Alexia de Ville de Goyet, une artiste qui s'expose sur papier-peint !

La marque belge Tenue de Ville réinvente le papier peint en alliant élégance graphique et savoir-faire artisanal. À sa tête, la talentueuse Alexia de Ville de Goyet répond à nos questions et nous ouvre les portes de son univers créatif.

Comment est née « Tenue de Ville » ?
L’idée de Tenue de Ville est née d’un besoin de réunir plusieurs facettes de ma pratique : le dessin, le rapport à l’espace, et une certaine exigence esthétique. J’ai une formation en scénographie, et j’ai toujours eu ce goût pour les matières, les ambiances, les histoires. Le papier peint s’est imposé comme un support idéal : il permet de créer une atmosphère, presque comme un décor, tout en restant un objet du quotidien. En 2014, j’ai donc lancé la marque avec l’envie de proposer des créations sensibles, fabriquées localement, qui habillent l’espace avec justesse.

 

Quel est l’ADN de la marque ?
L’ADN de « Tenue de Ville », c’est une rencontre entre poésie et rigueur, entre dessin à la main et exigence de fabrication. Chaque collection part d’un univers sensible : un voyage, une matière, un souvenir, une forme naturelle… Je commence toujours par dessiner, à l’encre, au crayon, ou en collage, et je laisse les textures guider la collection. Il y a un soin particulier apporté aux couleurs, souvent inspirées par la nature ou la lumière. Enfin, toute la production est faite en Belgique ou en Europe, avec un souci constant de qualité et de durabilité.

     

Vous êtes à la fois artiste et cheffe d’entreprise. Comment parvenez-vous à conjuguer ces deux rôles ?
C’est un vrai équilibre à trouver, et cela m’a pris du temps. Il y a des jours où l’artiste prend le dessus, et d’autres où l’entrepreneuse doit mener le navire. Je cloisonne un peu les moments : je me réserve des plages de création, sans pression commerciale, pour explorer, dessiner, expérimenter. Et à d’autres moments, je me concentre sur la gestion de la marque, les salons, les partenaires, les productions. Ce qui m’aide, c’est que ces deux facettes se nourrissent l’une l’autre : les contraintes techniques ou commerciales peuvent nourrir la créativité, et inversement, l’intuition artistique permet souvent de trouver des solutions inattendues.

 

Comment imaginez-vous l’évolution de votre travail et de la marque dans les années à venir 

Je sens aujourd’hui l’envie de faire évoluer la marque vers des formes plus libres, plus artisanales, en complément des collections de papier peint. J’explore depuis quelque temps des matériaux de récupération, des techniques de tissage ou de papier mâché, et j’ai envie d’ouvrir la marque à des objets, des œuvres murales ou même des aménagements d’espaces sur mesure. Il y a aussi une réflexion plus profonde sur la durabilité, le lien au geste, à la matière… J’aimerais que « Tenue de Ville » devienne un véritable laboratoire d’art décoratif contemporain, à la frontière entre design, art et artisanat.

 

En tant que Bruxelloise, avez-vous quelques bons spots à nous conseiller ?
Bruxelles regorge de lieux inspirants, à la fois secrets et vivants. J’aime particulièrement flâner dans le quartier des Marolles, avec ses brocanteurs, ses galeries, ses petits cafés authentiques. Pour une pause café, je recommande MOK ou Forcado, un salon portugais charmant, rue Dansaert. Côté culture, la Fondation Boghossian – Villa Empain est toujours une belle découverte, tant pour son architecture art déco que pour ses expos, ou encore le Wiels, centre d’art contemporain installé dans une ancienne brasserie, toujours stimulant. Enfin, pour respirer, je m’échappe souvent au parc Duden ou dans le bois de la Cambre.

 

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